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Ron Brice : « Pédigrée des Grands est une manière de m’affirmer et de prendre de la hauteur »

Ron Brice : « Pédigrée des Grands est une manière de m’affirmer et de prendre de la hauteur »

Avec ce nouveau projet, «Pédigrée des grands», un EP de 8 titres sorti sur son label 12 Monkeys records, Ron Brice estime désormais pouvoir faire partie des grands du rap en France. Il s’en explique dans cet entretien avec La Voix du HipHop.

Le titre de ton disque a évidemment retenu notre attention, Le « Pédigrée des Grands » semble être le projet de l’épanouissement. L’assurance que tu affiches tout au long du projet donne l’impression que tu veux nous dire, aujourd’hui, je suis au niveau des meilleurs, peu importe qui vous mettez dans la liste. Quel est le sens que tu donnes à ce titre ?
Il faut un peu d’égo dans le rap. On aime se donner des titres. Pour ma part, je pense que j’ai toujours eu le souci de bien faire. Et au vu du travail fourni qualitativement, j’estime que je pourrais faire partie des grands. D’autre part, c’est une manière de m’affirmer et de prendre de la hauteur.

Quel regard as-tu sur ton parcours et ce que tu as réalisé jusqu’à aujourd’hui qui te ferait rentrer dans la cour des grands ?
Si en terme de stratégie ou de structure les choses auraient pu être mieux faites, artistiquement je n’ai pas à rougir du travail fourni. Puis après avoir entièrement produit un projet bien reçu par la critique, réitérer le coup me hisserait dans cette catégorie.

Ce projet, c’est 8 titres impeccables et très équilibrés, sans qu’on puisse se dire, « voilà le single », « voilà le meilleur morceau ». Est-ce que la consommation de la musique aujourd’hui a influencé tes productions ? Dans le sens où nous n’avons plus besoin de titre majeur ou single qui porte un album ?
Pas spécialement, dans mon processus de création, je n’ai jamais vraiment été dans la recherche du single. J’essaie juste de développer les thèmes avec une cohérence dans l’univers musical.

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Au vu du travail fourni qualitativement, j’estime que je pourrais faire partie des grands.

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« Pas de rappeur de l’industrie, je suis à propos de culture, son incarnation, sa version la plus pure….« Tu rappes depuis l’âge de 12, 13 ans : Quel a été ton moteur depuis tout ce temps et qu’est-ce qui te motive encore à rapper aujourd’hui ?
Mon moteur c’est vraiment la passion dans la construction d’un morceau. Puis, c’est quelque chose d’énorme d’avoir la réaction des gens. Si à la base tu peux être satisfait de ton travail, le voir apprécier par d’autres donne une tout autre dimension à ton art.

«Rappe la rue, mais surtout n’oublie pas de leur dire qu’elle craint » : Pourquoi penses-tu qu’il est important de faire ce rappel aujourd’hui ?
C’est toujours important de le rappeler parce qu’une musique bien enjouée, de bons acteurs interprètes peuvent rendre le tout folklorique alors qu’il y a une réalité bien plus dure et triste.

Travailles-tu de la même manière et dans le même état d’esprit la production et l’écriture ? Peux-tu nous en dire un peu plus?
Je mets beaucoup de temps dans la recherche de samples, car c’est la colonne vertébrale de mes morceaux. Puis je peux revenir plusieurs fois sur les rythmiques les choix des kits, etc… Pour l’écriture, ça se déroule assez vite, ensuite.

Sur ce projet on peut retrouver en termes d’invités Taseti (sur  » Un De Ces Soirs « ) et Rappeur Cham (sur  » Grosse Pointure « ), membre également de 12 Monkeys Recordz, justement peux-tu nous en dire un peu plus sur 12 Monkeys Recordz, qu’est-ce que c’est exactement ? Depuis quand? Quel est l’objectif ? Puis combien d’artistes y-a-il pour le moment ?
12 Monkeys records, c’est un label qui existe depuis maintenant un peu plus de 2 ans, composé avec moi de Rapper Cham qui produit aussi, Stanza aussi rappeur beatmaker, Ouz one beatmaker, Oncle Franc et Queen E pour la communication et l’image. Il a été créé dans l’objectif de développer une vision et une certaine couleur musicale, l’installer dans le paysage tout en gardant un contrôle sur l’artistique.

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Je veux que les gens prennent plaisir à découvrir ce projet et qu’on dise qu’il porte vraiment bien son nom.

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Avec 12 Monkeys records, vous prenez un soin particulier à travailler les couvertures de vos projets. Quel est le sens que tu donnes à cette couverture et quel en est le sens ?
Sur cette cover, j’ai voulu être représenté avec un truc fort en adéquation avec le titre qui exprimerait grandeur et prestige. J’hésitais entre une statue et un tableau dans un musée final. Ben (Bang-Bang Artwork) m’a sorti cette proposition et j’ai tout de suite adhéré !

« C’est pour ceux qui veulent s’élever et ne peuvent pas tolérer de cirer les bancs » : En tant qu’ancien, quel message donnerais-tu à des jeunes qui voudraient se lancer dans le rap aujourd’hui ou qui se sont lancés mais ne semblent pas voir le bout tunnel ?
Je leur conseillerais, avant tout d’être passionnés. Ensuite de prendre plaisir à faire, puis toujours chercher à améliorer leur jeu. Le travail bien fait finit toujours par être reconnu.

Il y a un côté intemporel dans ce projet. Les textes ne font pas référence à une actualité quelconque qui pourrait marquer son temps. Les productions sont clairement et purement HipHop. Quel a été le processus créatif pour ce projet et qu’est-ce que tu souhaiteraient que les auditeurs pensent (de toi, de ton projet et d’eux-mêmes) après l’avoir écouté ?
Contrairement au précédent EP, celui-ci s’est fait sur un période un peu plus courte. Donc, j’avais vraiment la tête dans le guidon. Trouver l’atmosphère, composer le son puis écrire, c’est énormément de taff et ce n’est pas facile de tout accorder. Ça ressemble parfois à une loterie dans laquelle tu ne ressors pas avec le bon ticket et tu dois donc reprendre certains trucs… Sinon, je veux que les gens prennent plaisir à découvrir ce projet et qu’on dise qu’il porte vraiment bien son nom.

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