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Reginald – Le HipHop ne vaut pas le prix de ma vie

Reginald – Le HipHop ne vaut pas le prix de ma vie

Reginald, enseignant et formateur, a été, dans les années 90, une gure incontournable du rap et du HipHop dans le Nord Pas de Calais. Il revient sur son parcours, nous explique pourquoi il a décidé d’arrêter le rap et tout activisme dans le HipHop, et rappelle comment cette culture lui est utile dans son activité professionnelle aujourd’hui.

Reginald

 

Tu es entré dans le HipHop assez tard en tant qu’acteur, à 18 ans. Pourquoi pas avant ?

C’est une question de rencontre. Parce que je n’avais pas rencontré les bonnes personnes avant, des personnes qui étaient déjà dans le HipHop. En fait, j’étais tout seul dans mon coin avant. Ensuite, j’ai rencontré des gens qui faisaient des émissions de radio ou qui connaissaient des DJs, et par le biais des rencontres, des associations se créent. Moi, je me suis associé avec un DJ qui animait une émission de radio et qui m’avait proposé de rapper sur ses musiques… Au fur et à mesure, je me suis rendu compte que ça plaisait aux gens. Il y a des amis qui vous disent « tiens c’est bien, ce que tu fais, tu devrais en faire quelque chose », donc, on a commencé à s’enregistrer, mais pas de manière professionnelle, bien sûr, sur des petits magnétos. Après, on a envie de diffuser ses textes. Alors, on va dans les autres émissions de radios avec nos cassettes, on diffuse notre musique, et on est écouté. Et petit à petit, la reconnaissance commence à arriver.

 

Mais une fois devenu acteur, l’ascension a été rapide, les scènes sont vite arrivées, les mixtapes. Comment expliques-tu le fait que tu aies mis du temps à te lancer et qu’une fois lancé tout a été très vite ?

Parce qu’à l’époque, il y avait, effectivement un intérêt des municipalités pour cette musique, je pense qu’il y avait aussi des subventions allouées pour cela. C’était beaucoup plus facile pour faire des concerts ou démarcher des mairies, puisque quelque part, ils ne connaissaient pas. Je dirai que maintenant, ils prennent un risque. Alors qu’à l’époque, c’étaient des jeunes qui venaient et proposaient quelque chose et on leur donnait les moyens d’y arriver. Même au niveau des média, c’était plus facile, ils s’intéressaient à quelque chose qu’ils ne connaissaient pas. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai animé une émission de radio. On nous donnait l’opportunité de nous exprimer.  Et puis, nous étions aussi tout le temps à la recherche de plans (comment faire pour graffer à tel endroit ? comment faire pour faire un  concert à tel endroit ?)

 

Est-ce que cela veut dire qu’on vous ouvrait facilement les portes ? j’ai pourtant l’impression qu’aujourd’hui, il y a plus d’opportunités qu’avant ?

Il y a beaucoup plus d’opportunités aujourd’hui, parce qu’il y a beaucoup plus de groupes et beaucoup plus de structures. Mais à l’époque, avec le peu de structures qu’il y avait, ce n’était pas beaucoup plus facile, mais on arrivait quand même à faire des premières parties de groupes, ce qui ne se fait plus ou presque plus maintenant. A l’époque, il y avait des festivals avec tous styles de musique dont le rap. Alors que maintenant, il y a un festival Rock, mais il n’y aura pas spécialement de groupe de rap présent. Avant, il y avait aussi beaucoup de concerts gratuits en plein air, chose qui existe moins aujourd’hui. Maintenant quand ils font des concerts en plein air, c’est avec des grands groupes, des têtes d’affiche. A l’époque, on faisait en même temps appel aux groupes locaux, sûrement pour drainer le public local.

 

Le fait qu’on vous ait donné accès aux concerts, aux salles de spectacles qui a fait que ton ascension a été rapide au point de devenir très très vite une référence dans la région. En même pas un an, tu es devenu une référence, ce qui est impensable aujourd’hui.

Mais en fait, à l’époque vers 1990, 1991, il n’y avait pas beaucoup de groupes, et il y avait, par grande ville, un ou deux groupes qui étaient la référence. Il y avait en plus, une émission sur Fréquence Nord, « Black, blanc, beur ». C’est comme si aujourd’hui, radio Bleue faisait une émission de rap. C’est impensable. A l’époque, il y avait un jeune, Silver Henry, qui faisait une émission de rap, tous les jours pendant 45 minutes et qui faisait venir des grands groupes comme NTM, IAM mais aussi des groupes locaux. Il a pris contact avec des éditeurs, il y a eu un livre qui est sorti, « Rap en Nord » avec les biographies et les textes de groupes de rap. Donc, à l’époque, c’est surprenant, mais il y avait beaucoup d’intérêt pour cette culture. Parce que c’était nouveau, et certainement aussi parce qu’il n’y avait pas encore cette relation Rap et Violence. Contrairement à maintenant, où on a l’impression de prendre un risque, le rap ne faisait pas peur, à l’époque, on laissait la part belle à cette nouvelle musique, qui intéressait beaucoup les jeunes même si c’était encore flou. En même des temps, il y avait des associations qui se créaient au sein des mairies, des ateliers de rap, de danse étaient mis en place.

 

Est-ce que vous vous êtes dit à un moment que vous n’étiez pas prêts ou est-ce que vous vous êtes jetés sur les occasions sans réfléchir ?

On ne se posait pas la question de savoir si nous étions prêts ou pas. On répétait avant et une fois que nous étions satisfaits de notre répétition, on montait sur scène. Les portes étaient ouvertes et on saisissait toutes les opportunités. Dès qu’il y avait un plan concert, on contactait la personne et on répétait en conséquence, on essayait de faire des trucs différents à chaque fois. On croyait en nous, on avait cette force là. On fonçait. On a appris le jeu de scène en regardant les autres, on se basait sur tout ce qu’on voyait. Un exemple, j’ai une fois refusé de faire un atelier proposé par l’ARA. Si on voulait prendre des heures de sampling pour pouvoir créer nos morceaux, on était obligé de prendre des séances de chorégraphies, enfin des ateliers pour apprendre à se mouvoir sur scène avec Notamment Farid Berki, est devenu aujourd’hui un chorégraphe connu et reconnu dans le monde entier. J’avais refusé et maintenant, je suis content d’avoir accepté. Parce que j’ai finalement accepté et il m’a appris beaucoup de choses. Parce que nous savions nous exprimer avec les mots mais pas avec les gestes. Et il m’a appris cela par exemple. Cet atelier d’expression scénique a été nécessaire et bénéfique.

 

Etant donné que vous étiez devenus des  références dans la région, est-ce qu’à un moment donné vous vous êtes dits qu’il y a une carrière qui s’annonce ?

A l’époque, on se disait qu’il fallait nous imposer dans notre région avant tout et ensuite, on allait tenter le niveau national. Mais on s’est vite rendu compte que nous ne pouvions être de que des « stars locales ». Toucher la scène parisienne, c’était le rêve mais c’était aussi de l’ordre de l’impossible. Faire un concert à Paris, je ne pense qu’il y ait des groupes de région qui ait réussi à en faire… On pouvait faire des concerts dans d’autres régions de France, mais l’objectif était quand même régional…

 

Pourquoi vous vous limitiez à votre région, puisque que vous aviez des opportunités dans d’autres régions. Qu’est-ce qui vous a bloqué dans votre tête pour vous dire que vous ne pouvez pas dépasser votre région ?

Je ne pourrai pas le dire précisément mais ne serait-ce qu’en terme de niveau quand même, on s’estimait avoir un niveau inférieur à ceux des parisiens, qui étaient, selon nous, toujours en avance au niveau du style, de la calligraphie, de la présence sur scène, etc. En fait, on avait très vite compris qu’il y avait deux pôles HipHop en France, au nord, Paris et dans le sud, Marseille.

 

Jamais, vous ne vous êtes dits, pourquoi pas nous ?

Non, je pense qu’on se limitait vraiment à la scène locale. On espérait peut-être avoir un contact avec des parisiens lors des premières parties. Mais, je pense que la désillusion s’est très vite faite, parce qu’on prenait contact, mais ils nous rappelaient pas. On a vite compris.

 

Vous étiez dans une illusion de carrière finalement ?

En fait, on se considérait comme amateurs et nous n’étions pas dans l’optique actuelle d’en faire un métier, d’en vivre et d’espérer en faire une carrière professionnelle. C’était vraiment un Hobby, un passe-temps comme d’autres font du sport. Notre truc, c’était nous exprimer à travers le HipHop, quitte à sacrifier els autres loisirs et pour certains leurs études. C’était le passe-temps principal, mais personne ne s’imaginait que plus tard certaines personnes en vivraient, et encore, je ne sais pas s’il y en a tant que ça qui vivent actuellement du HipHop. Et puis quelque part, aussi, ce n’était peut-être pas autorisé. Il ne fallait pas être commercial, il fallait rester underground. Il ne fallait pas devenir un vendu et embrasser une carrière commerciale. Ce qui explique que nous étions pas très ambitieux à ce niveau là.

Dans mon cas, je ne voulais pas faire du rap toute ma vie, ce n’était pas mon ambition, je ne me voyais pas être venu sur terre pour faire du rap toute ma vie et embrasser une carrière artistique. C’est pour cela que j’ai continué, en parallèle, à faire des études. J’ai persévéré dans les études et ai réussi à obtenir un Bac+4.

 

Mais tu faisais partie d’un groupe, est-ce que vous étiez tous sur la même longueur d’ondes ?

Les ambitions de chacun n’étaient pas exprimées en fait.. mais en même temps, je pense que dans les discussions que nous avions, parce qu’en tant que posse, nous étions aussi des amis dans la vie, sur ce que nous allions faire dans la vie, et les ambitions professionnelles qu’on exprimait n’avaient aucun lien avec le HipHop.

 

Dans ce cas là, qu’est-ce qui a fait qu’à un moment, tu as dit, j’arrête, puisque de toute façon, tu ne comptais pas en faire carrière,  et que c’était ton hobby ?

Parce que c’est un public jeune, et à un moment donné, on a envie d’évoluer et d’en sortir. Parce qu’on se rend vite compte que le rap abrutit. Ca n’incite pas à devenir quelqu’un dans la vie, à construire une vie de famille, à avoir une situation professionnelle stable. Au niveau de la musique, le HipHop est un truc qui ne pousse pas quelqu’un à avoir un métier en fait, « c’est reste dans le HipHop, parce que de toute façon, il n’y a pas de place pour toi, dans cette société ». Je me suis rendu compte que c’était une musique qui poussait plus à l’exclusion qu’à « l’intégration ». Et puis, les questions de violences et d’immaturité surtout m’ont poussé vers la sortie. Parce qu’on reste immatures pendant très longtemps., de par les textes de musique qui ne poussent pas la jeunesse à s’instruire, à se construire. A un moment donné, je ne me reconnaissais plus à travers cette musique. Et puis, il y a eu aussi une mouvance qui privilégiait la technique au contenu, la forme sur le fond. Et puis l’âge  avance, il faut penser à soi aussi, plutôt que de donner, de sacrifier sa vie pour le HipHop, parce que c’était un peu cela qu’on faisait.

 

Ce revirement de situation, c’était quand ?

Vers 1999, 2000. C’est vrai que ça coïncide avec l’explosion du rap français. Mais, c’est un peu lié, justement. Il se trouve que je me suis beaucoup impliqué, la radio, un magazine, les organisations de concerts. Et plus on s’investit, et plus on se fait des ennemis. Cela crée des jalousies dans la micro-mouvance HipHop, mais on ne se rend pas compte qu’en faisant ces choses là, on touche aussi des structures locales bien établies. Moi, sans le savoir, j’ai fait concurrence à une salle de concert qui s’appelait l’Aéronef, pour ne pas la citer et à un directeur artistique. On avait tendance à se sous-estimer alors qu’on avait une certaine reconnaissance et un certain poids. C’est pour cela qu’on se faisait piquer des plans concerts ou des projets qu’on mettait en place, les artistes qu’on invitait ne répondait plus présents, les artistes ne venaient pas et on nous en envoyait d’autres et puis les artistes que vous vous avez sollicité allaient à l’Aéronef pour un cachet beaucoup plus élevé, et vous, vous passez pour celui qui a voulu berné toute une ville. Ce qui est absurde. Ca devenait trop vicieux pour moi. On avait quitté le stade amateur et tout était devenu business. Il y avait de la concurrence, des contrats. Avant, il y avait une relation de confiance. Mais, après c’était fini, il fallait acter chaque décision, et puis l’argent est entré en jeu. Une fois que l’argent est entré, on joue dans la cour des grands, et là, il faut être armé. Les grands, malheureusement, sont des gens qui ont été formés pour faire des magazines, organiser des concerts, ils ont le sens du contact professionnel, alors que nous, nous l’avions à un niveau amateur. On pouvait facilement se faire berner par des gens dont c’est  le métier.

Moi, j’ai mis mes propres deniers dans le HipHop, j’ai été endetté pendant des années auprès de ma banque. Les gens disent qu’il a voulu se faire de l’argent, qu’il a voulu faire du business. Alors que moi, j’avais encore cette mentalité old school. J’étais en confrontation avec des jeunes, qui eux, pensaient que je voulais me faire de l’argent sur leur dos. Pour nous, tout était réinvesti. On investissait notre temps, notre argent, et notre réputation. Je me suis investi pour les autres, pour l’amour du HipHop. Aujourd’hui, beaucoup ne peuvent pas comprendre cela. Maintenant les gens investissent pour se faire un bénéfice personnel. Maintenant, pour entendre des sons HipHop, il suffit d’aller dans des cafés ou des bars qui passent de la house, etc, ils vont bien mettre un petit quart d’heure de HipHop ou de R&B mais à l’époque, pour entendre du HipHop ou du R&B, il fallait soi-même organiser des choses, pour qu’on puisse danser sur notre musique, il fallait qu’on organise nous-même nos soirées.

 

Qu’est-ce que le HipHop t’a apporté ?

Etant donné que je suis devenu enseignant formateur, je dirai que le HipHop m’apporté des choses qui me servent aujourd’hui dans mon expression écrite et orale. A l’époque, on essayait d’avoir un langage, pas soutenu, mais pas un langage de rue, il fallait impressionner dans son expression, on ne s’exprimait pas avec le langage de la rue. On avait des dictionnaires, on s’instruisait, on cherchait le sens des mots. Parce qu’on voulait pas se faire piéger. Et puis le rap était utilisé pour s’instruire et on voulait s’instruire. Et puis le HipHop m’aide aussi dans la réalisation de projets. Lorsque je dois monter un projet de voyage avec mes étudiants, par exemple, mais je pense que le HipHop a du en aider beaucoup dans la création d’entreprise aussi, puisque pas mal de gens issus du mouvement ont créé leur entreprise. Ca nous a aidé parce qu’à l’époque, comme personne ne voulait mettre en place des projets pour nous, on le faisait nous même. On allait rencontrer des structures, des entreprises, des institutions et on nous demandait de faire des budgets, et on a appris à faire des budgets, à exprimer clairement nos demandes, à rédiger un plan, en montant ces projets. Maintenant, dans notre vie professionnel, c’est un acquis. Il y a des gens qui ne l’ont pas appris, d’autres, l’ont appris en cours, mais nous, nous avions déjà cette formation, on a appris à négocier, à démarcher des entreprises, à tenir des entretiens, à défendre nos idées et projets.  Ces choses là m’ont énormément servi dans ma vie professionnelle et continuent de le faire. C’est simple, moi, mon stage de licence a été validé dans l’association HipHop dont j’étais président et le stage, c’était la gestion de mon magazine. Le HipHop apporte énormément au niveau professionnel.

 

En tant que professeur, je suis en contact régulièrement avec des jeunes. Quand on est jeune, on est rebelle, on est justement toujours en confrontation avec ses camarades, avec les enseignants. J’arrive, sans leur parler de ma propre expérience, à leur inculquer cette démarche de non violence. Je pense que si je n’avais pas été animé par l’esprit HipHop, je n’aurai pas réussi les nombreux conflits entre élèves. Parce que moi, je me serai mis en conflit avec eux. Je me suis dit, même s’ils se sont battus, il ne faut que je sois en conflit avec eux, il ne faut que je sois celui qui les envoie pour se faire punir. Parce qu’après, ils auraient été tous les deux contre moi. Je leur ai expliqué la gravité de leur acte et pourquoi ils devaient être punis pour cela tout en faisant en sort qu’ils ne vous en veulent pas. En plus, ce sont des jeunes qui écoutent du rap, c’est encore pire. Mais du coup,avec  ce côté HipHop, et j’écoute toujours du rap bien entendu, j’ai parlé à des jeunes qui écoutent du rap. Et il y en a qui m’a dit vous quand vous étiez étudiant vous auriez fait la même chose, j’ai répondu oui, bien sûr, alors que normalement, j’aurai dû dire non, parce que quand on est adulte, on doit toujours paraître comme un surhomme. Depuis, cet incident, ça se passe très très bien et même juste après que je leur ai expliqué les choses, on a commencé à parler de rap, ce qui n’avait rien à voir. C’était deux jeunes qui venaient de se battre, le prof intervient, vous êtes puni, ça s’arrête là.

 

Aujourd’hui, qu’est-ce qui rend optimiste pour le HipHop ? Il y a –t-il des choses qui font dire, je suis fier d’avoir fait partie de ce monde là ?

Il ne faut pas se leurrer ceux qui étaient dans le milieu HipHop à l’époque, c’était essentiellement des jeunes issus de l’immigration et ce qui me fait plaisir c’est de voir que certains ont réussi à en vivre, à créer des structures, des magasins, des magazines… Ce qui me fait plaisir c’est de voir que le HipHop est enfin reconnu. Ce n’est plus underground. Nous étions les premiers à faire un magazine HipHop gratuit sur Lille, quand je vois qu’aujourd’hui, qu’il y a beaucoup de magazines gratuits, ça me fait plaisir parce qu’à l’époque, on me prenait pour un fou, mais non, fais-toi un bénéfice…

Ce qui me fait plaisir, ce qu’il ne se limite plus à une population immigrée. Ce n’est plus un phénomène de mode, il s’est installé dans la continuité et qui a influencé des artistes et d’autres personnes dans d’autres domaines comme la pub, le design, le cinéma.

Ce qui me désole, c’est que mon mouvement a été récupéré par des gens beaucoup moins impliqués dans la mouvance HipHop. Ce qui me désole, c’est aussi l’expression écrite des artistes qui s’expriment très mal en français. Ce n’est pas le moment de mal s’exprimer en français surtout pour une musique touche beaucoup de jeunes.

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